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Le communicant en architecture est un profil en poste, dans les moyennes et grosses agences d’architectes, souffrant d’un désajustement entre sa fonction et ses interlocuteurs. Rares sont les architectes prêts à leur confier le travail d’écriture. Elément pourtant fondamental dans l’acte de communiquer. Tout aussi rares sont les auteurs et les journalistes enclins à apprécier son rôle. La feuille de route qui suit vise à conforter le communicant dans sa démarche, à lui donner la confiance nécessaire et interroge son rapport à l’écriture. Car du point de vue du communicant en architecture comment envisager le fait d’écrire ? Et pourquoi écrire ?!

  •  A qui l’on s’adresse, les différents niveaux de langage, l’écriture comme révélateur.
    Dresser une liste des cibles, pour construire un texte dont le contenu pourra être utilisé à plusieurs niveaux, afin de viser efficacement chaque lecteur, représente le travail de base.
    Différents niveaux de langage dans un même document doivent coexister, de l’expression ordinaire à l’écriture savante, de la description à la métaphore. L’une ne doit pas endommager la compréhension de l’autre. Pour y parvenir, l’expression doit être simple, précise, riche en informations.
    Sans se substituer au journaliste, le communicant n’aurait-il pas pour lourde tâche, de faire fonctionner l’écriture telle un révélateur? C’est bien cette idée de révélateur qui doit être préalable et omniprésente à tout travail d’écriture effectué par le communicant en architecture.
  • Le sujet, les sources et la construction du texte.
    Le plus souvent, le communicant à pour sujet une monographie, portant sur un même et seul bâtiment au moment de sa livraison. Le travail préalable à cet exercice monographique est d’ « apprendre à voir l’architecture ». L’ouvrage portant ce titre, de Bruno Zevi, représente encore aujourd’hui une base très solide à la culture architecturale.
    Les sources vont nourrir le texte, contribuer à sa richesse, à sa qualité : sources écrites, témoignages, sources graphiques… Aucune ne doit être négligée et la plupart du temps, il faut aller les chercher.
    L’objectif d’un communicant en architecture est avant tout de servir « le travail de l’agence ». L’écriture permet de le rendre lisible, intelligible, accessible, de véhiculer les informations avec précision, et de mettre les sujets en perspective, en rapport avec des illustrations. Il en découle plusieurs formes de supports : communiqués et dossiers de presse, briefs, discours, les rubriques du site internet de l’agence…
  • La poétique architecturale, des règles pour l’écrire?
    La poétique architecturale doit idéalement être ressentie dans les textes du communicant. Il est nécessaire de dépasser le texte descriptif et de tendre vers une expression elle-même poétique. Ecrire en architecture n’est pas l’apanage des auteurs. Le communicant en architecture doit savoir écrire sur l’architecture et révéler. Il s’agit d’une compétence essentielle et qui doit être reconnue par l’architecte lui-même. Il est aujourd’hui nécessaire au communicant de rompre avec l’image du sbire plus ou moins inculte et apte à se prendre des coups, errant d’agence en agence. Ce métier atypique, qui n’est pas « formaté » doit être reconnu et respecté. L’écriture en est l’une des conditions préalables. La dimension poétique de l’écriture, qui révélera la dimension poétique inhérente au projet architectural ne dépend que des talents respectifs et de l’architecte et du communicant.
    L’objectif de la présente feuille de route est de contribuer à faire passer ce métier de l’état de condition à celui de véritable fonction.

Charlotte Depondt, octobre 2014

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